La consultation des partenaires du CAAS

Puisqu’en milieu urbain le développement des compétences passe par la diplomation et le système éducatif, le CAAS a souhaité dès le début du projet travailler en collaboration avec ses partenaires du milieu éducatif de Saguenay. Un effort particulier de consultation a alors été déployé afin de consulter près de 23 partenaires en lien avec les institutions d’enseignement de la région et les organisations qui œuvrent auprès des enfants, de même que des partenaires des communautés autochtones. Le but de la démarche étant de comprendre les principaux obstacles rencontrés par les partenaires en éducation quant à l’atteinte de leurs objectifs de diplomation, de fréquentation et de réussite scolaire auprès des Autochtones de la région et ce que le Centre d’amitié pouvait faire afin de les épauler dans l’atteinte de ces objectifs.

 

Lors de ces consultations il est ressorti que les Autochtones de la région hésitent à se confier à des étrangers ou à des non autochtones et souvent, ils peuvent avoir de la difficulté à verbaliser leurs émotions et leurs besoins parce qu’ils doivent le faire en français et qu’il s’agit pour plusieurs d’entre eux de leur langue seconde. C’est le cas lorsqu’ils doivent faire appel aux milieux scolaires québécois. Le manque de services accessibles dans les langues autochtones ou de services d’interprètes dans les milieux représente un obstacle important. De même, l’enseignement du français se fait, en général, dans une approche de français-langue maternelle, même auprès d’élèves pour qui il s’agit d’une deuxième langue. La barrière culturelle, quant à elle, est présente pour tous les élèves autochtones, que le français soit leur deuxième langue ou non. C’est alors l’environnement culturel qui peut devenir moins favorable aux apprentissages.

 

De plus, l’éloignement de la communauté et la difficulté d’accès à la forêt et aux activités culturelles, de même qu’à des occasions de parler dans leurs langues et de mesures de soutien à leur préservation de celles-ci (enseignement, acteurs du milieu qui parlent la langue, valorisation des langues autochtones dans les milieux) constituent des obstacles à la persévérance scolaire et au maintien des projets de vie en milieu urbain. Il a aussi été rapporté que certaines familles quittent la ville par peur que leurs enfants perdent leurs cultures et leurs langues et en raison des difficultés rencontrées dans le système scolaire, laissant ainsi de côté leurs projets d’études et leurs projets de vie.

Le projet d’école autochtone au Saguenay est un incitatif global à la réussite scolaire :

«Si vous n’aviez pas fait votre projet, j’aurais laissé tomber mon université. Moi et mon chum nous avions pensé retourner dans notre communauté avec nos enfants car à l’école, ils n’arrêtent pas de nous dire d’arrêter de parler en Innu à nos enfants. Mais si ça part l’école autochtone, c’est certain que je reste»

-Une mère lors d’une consultation.

Les partenaires au projet Tshiueten

La Commission scolaire des Rives-du-Saguenay

 

Préoccupée par la persévérance et la réussite scolaire de tous ses élèves, la CSRS constate l’écart entre les élèves autochtones et les élèves non-autochtones. Elle souhaite agir pour contribuer à leur réussite scolaire et ce, à tous les niveaux. Elle souhaite travailler avec les Autochtones, le CAAS, le CEPN et les parents autochtones afin de construire et trouver des solutions pour leur offrir des services mieux adaptés. De plus, la CSRS croit beaucoup en ce projet puisque celui-ci est en accord avec le PFEQ et l’ensemble des normes éducatives du Québec.

 

Le Centre d’amitié autochtone du Saguenay (CAAS)

 

Mis sur pied suite à la mobilisation d’Autochtones vivant au Saguenay il y a maintenant six (6) ans, le Centre d’amitié autochtone du Saguenay est un organisme à but non lucratif entièrement géré par des personnes issues des Premières Nations et son personnel est majoritairement d’origine autochtone. Il vise notamment à permettre aux Autochtones qui vivent au Saguenay de vivre et partager les valeurs et cultures autochtones, ainsi que de contribuer à leur bien-être. Ainsi, la promotion et la préservation des langues, comme important vecteur de transmission culturelle, s’inscrit dans la mission du Centre.

 

Toujours à l’écoute des besoins et intérêts des Autochtones qui vivent au Saguenay, c’est en réponse en leurs préoccupations que le CAAS déploie un éventail de services et d’activités. C’est aussi dans cet esprit que s’inscrit cet important projet qui, nous le croyons, aura des impacts positifs tant pour les Autochtones que pour le milieu saguenéen.

 

Le Conseil en éducation des Premières Nations

 

Fondé en 1985, le CEPN compte plus de trente années d’expérience et démontre un leadership politique exceptionnel en ce qui concerne les questions liées à l’éducation d’une importance cruciale pour les Premières Nations du Québec. Le CEPN partage son expertise avec ses partenaires dans un esprit de collaboration. Dans cette optique, le CEPN s’est investi dans le projet depuis l’été 2015. Partenaire autochtone majeur de la démarche, le CEPN s’assurera d’accompagner et de soutenir le projet Tshiueten et ses partenaires dans ses différentes étapes.